Mis en avant

 L’hérédité au-delà des gènes

 

Gaëlle Pontarotti

doctorante en philosophie de la biologie

Université Paris 1 Panthéon Sorbonne / IHPST

 
 

 

Résumé :

La distinction entre inné et acquis repose sur un postulat singulier, selon lequel il existe une frontière nette séparant la période au cours de laquelle un individu reçoit un ensemble de dispositions naturelles, et celle où ces dispositions sont actualisées, voire complétées, sous l’effet de l’environnement. Alors que la damarcation entre inné et acquis suscite époque après époque d’inextricables controverses, cette conférence sera l’occasion d’interroger l’éclairage que la biologie contemporaine peut apporter au débat. Autrement dit, la question sera de savoir si les données scientifiques confirment l’existence d’un point de rupture entre inné et acquis ou si elles tendent, au contraire, à mettre en cause une intuition largement partagée. Tandis que la dichotomie originelle fait de la naissance le moment où le « bagage naturel » est bouclé, la théorie de l’hérédité génétique situe ce point de rupture en amont du premier cri, lors de la fusion des gamètes parentaux. Traduisant l’innéité dans le langage de l’hérédité, la génétique semble ainsi confirmer l’existence d’une séparation franche entre inné et acquis, le premier étant codé dans la molécule stable que constitue l’ADN, le second dépendant d’un contexte fluctuant. Pourtant, nos conceptions pourraient être radicalement bouleversées à l’heure où l’hérédité n’est plus uniquement une affaire de gènes. La récente mise en lumière de mécanismes d’hérédité non génétiques ? épigénétiques, culturels, symbiotiques, etc. ? intervenant à divers moments de la vie d’un individu semble en effet révéler l’obsolescence d’une authentique démarcation entre le temps de la dotation naturelle, ou héréditaire, et celui de la rencontre avec le monde. Ainsi, les découvertes relatives à l’hérédité plurielle pourraient priver les catégories d’inné et d’acquis de tout fondement scientifique, et confirmer la désuétude d’une distinction que tout un chacun établit spontanémement.

 

Jeudi 13 février 2014

à 18 h 30

Cité des associations

Salle Phocéa

93 la canebière, 13001 Marseille

 

L’inscription est gratuite mais obligatoire, à l’adresse suivante :   marie-helene.rome@univ-amu.fr ou 04.13.55.11.28
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Microbiote digestif et santé humaine
Présenté par le Dr Jean-Christophe Lagier

Chercheur Médecin – IHU Marseille

 

 

 

Résumé de l’intervention:

 

Le microbiote digestif est un écosystème complexe composé de bactéries, virus, archaea et eucaryotes. La concentration bactérienne est maximale au niveau de l’extrémité distale du tube digestif (entre 1012 à 1014 bactéries par gramme de selles). La majorité des espèces bactériennes le composant appartient à 4 grands phyla : FirmicutesBacteroidetesActinobacteria et Proteobacteria. Sa composition est influencée par de nombreux facteurs tels que l’âge, le régime alimentaire, des facteurs génétiques ainsi que de nombreux facteurs extérieurs comme les antibiotiques ou les probiotiques. Son étude est d’un intérêt croissant dans la littérature scientifique avec près de 750 articles y étant consacrés en 2012. Des associations entre sa composition et différentes pathologies humaines comme la polypose ou le cancer colo-rectal, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, l’entérocolite ulcéronécrosante et les maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité ont été suggérées.

 

Les outils pour étudier sa composition :

Son étude a été possible tout d’abord exclusivement par méthodes de culture dans les années 70 avec en particulier les travaux de Moore et de Finegold qui avaient identifié un peu plus de 100 espèces différentes chez plus 20 personnes étudiées. Dans les années 90, les méthodes moléculaires et depuis le milieu des années 2000 les études de métagénomique ont peu à peu remplacé la culture. Cela a été synonyme d’une explosion de la connaissance et a ouvert la perspective de découvrir l’incultivable. On pensait en effet alors que 80% des espèces le composant étaient non cultivables. Depuis, cette voie a été exclusivement privilégiée et est ainsi devenue le gold standard dans l’étude de ce microbiote complexe. En conséquence, l’immense majorité des conclusions suggérées sur les relations entre le microbiote et les diverses pathologies l’ont été par les études indépendantes de la culture et principalement grâce à l’utilisation de la métagénomique. Cependant, de nombreux biais ont été décrits tel que les biais d’extraction, les biais d’amorces et de primers pouvant être responsable de résultats tout à fait différents à partir d’un même échantillon en fonction de la technique utilisée. Cela peut expliquer en partie qu’un certain nombre d’études ne sont pas reproductibles et amènent parfois même des résultats contradictoires quand elles sont réalisées par d’autres équipes. Microbial culturomics est basé sur l’utilisation d’un grand nombre de conditions de culture avec une méthode d’identification rapide par spectrométrie de masse MALDI-TOF, ou par amplification et séquençage de l’ARN 16S pour les colonies non identifiées. Actuellement, grâce à l’étude de 17 échantillons de selles différents (de personnes de provenance géographique différente, des patients traités par antibiotiques, de patients souffrant d’anorexie ou d’obésité ou de patients séropositifs pour le VIH) par culturomics, nous avons cultivé 535 espèces bactériennes différentes soit plus de 50% des espèces cultivées comme appartenant au tube digestif, dont 65 nouvelles espèces bactériennes et 260 espèces décrites pour la première fois à partir de du microbiote digestif.

 

L’exemple des antibiotiques, du microbiote et de l’obésité

Les antibiotiques comme la tétracycline, les glycopeptides, les macrolides et à la pénicilline ont été utilisés depuis plus de 60 ans pour favoriser le gain de poids chez les animaux, avec une efficacité optimale chez les porcs et continuent d’être largement utilisé aux États-Unis. Des études pionnières ont montré que l’administration de tétracyclines chez les prématurés et des jeunes recrues militaires étaient associées à une prise de poids. Les macrolides, largement utilisés dans l’industrie des animaux, ont été associés à la prise de poids chez l’homme, en particulier pour l’azithromycine chez les enfants atteints de mucoviscidose dans des études randomisées contre placebo en double aveugle bien conçues. Il est cependant difficile de conclure avec certitude à partir de ces études, si les antibiotiques étaient associés à un gain de poids grâce à leurs effets bénéfiques sur la prévention ou le traitement d’infections bactériennes ou par un effet direct de manipulation du microbiote. Il est plausible qu’une combinaison de ces deux mécanismes est présente dans différents scénarios. En parallèle, il faut noter que des travaux récents ont montré une amélioration spectaculaire de l’état de santé de jeunes enfants souffrant de malnutrition sévère (syndrome de Kwashiorkor) après prescription d’antibiotiques. En résumé, les liens entre composition du microbiote, antibiotiques et probiotiques que ce soit chez les animaux ou l’homme restent en partie intrigants.

 

Conclusion

Chaque outil utilisé pour l’étude du microbiote digestif permet d’obtenir des informations complémentaires, parfois contradictoires sur sa composition, ses relations avec l’hôte et son influence sur la santé humaine. La complémentarité des techniques et une approche exhaustive permettra à l’avenir de définir plus précisément les relations entre l’homme et son microbiote digestif.
 

Mardi 3 décembre 2013

à 18 h 30

Cité des associations

Salle Phocéa

93 la canebière, 13001 Marseille

 

L’inscription est gratuite mais obligatoire, à l’adresse suivante:  contact@aeeb.fr
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GP Danchin 27 juin 2013

 

 

 

 

L’hérédité non génétique.
Présenté par le Dr Etienne DANCHIN

Directeur du laboratoire de recherche

Evolution et Diversité biologique, Toulouse
 

 

 
 

Résumé de l’intervention:

 

De nombreux biologiques appellent de leurs voeux l’avènement d’une « synthèse évolutive étendue » qui « moderniserait la synthèse moderne » de l’évolution. On considère généralement que l’information biologique est transmise à travers les générations uniquement par la séquence d’ADN, mais des arguments s’accumulent indiquant que l’hérédité génétique et non génétique, ainsi que les interactions entre ces dernières, ont des effets importants sur le résultat des processus évolutifs. Je passerai brièvement en revue les arguments en faveur de l’hérédité non génétique provenant des domaines intitulés l’épigénétique et la culture animale. Ces sujets ont des implications majeures dans divers domaines, y compris en médecine où ils pourraient influencer profondément les stratégies de recherche. Par exemple, l’hérédité non génétique pourrait expliquer une partie significative de l’une des énigmes majeures de la biologie moléculaire contemporaine, à savoir la question de l’héritabilité manquante, qui concerne de nombreuses maladies supposément génétiques. L’héritabilité manquante suggère plutôt que nous devrions abandonner le génocentrisme actuel en matière d’hérédité et adopter une perspective plus large qui inclurait l’hérédité non génétique dans une théorie étendue de l’évolution.

 

 

Jeudi 27 juin 2013

à 18 h

Cité des associations

Salle Phocéa

93 la canebière, 13001 Marseille

 

L’inscription est gratuite mais obligatoire, à l’adresse suivante:  contact@aeeb.fr
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GP Guiot 16-04-13Interactions climat-sociétés en région

méditerranéenne durant les derniers millénaires

Présenté par le Dr Joël GUIOT

Directeur de recherche au Centre Européen de Recherche et

d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement

 

 

 

 

Résumé de l’intervention:

 

Les changements climatiques actuels et futurs ont et auront un impact significatif sur nos ressources naturelles et agricoles.

Le bassin méditerranéen a été un secteur clé d’interactions sociétés-environnement pendant des milliers d’années.

Son histoire est riche d’événements où le climat était un déclencheur possible ou au moins une amplificateur du déclin ou du développement des sociétés.

A contrario, l’expansion de ces sociétés a marqué les paysages qui sont en fait la résultante de cette double influenceanthropique et climatique.

Parmi les périodes caractérisées par des stress climatiques, on peut citer la fin de l’âge du Bronze (3200 ans avant l’actuel), la fin de la période romaine, le Petit Age Glaciaire?

Une combinaison d’études paléoclimatologiques et archéologiques est nécessaire pour comprendre ce type de corrélations.

Il est également important de développer des approches de modélisation pour étudier l’évolution des sociétés en réponse au changement climatique à travers les ressources disponibleset leur capacité d’adaptation, le niveau de leur développement et leur prospérité.

Même si le niveau de développement technologique actuel est assez différent de celui du passé, ces données fournissent une occasion de tester la capacité de nos modèles à répondre à certaines questions importantes: pourquoi certaines sociétés passées ont pu s’adapter, tandis que d’autres pas? Quels ont été les facteurs climatiques dominants pour les écosystèmes naturels et anthropiques à l’échelle des derniers millénaires? Comment ces changements affectent-ils les services écosystémiques, tels que ceux liés à la nourriture, les ressources forestières, l’eau, la biodiversité? Peut-on obtenir des informations utiles pour le changement présent et futur à partir de ces expériences passées, en particulier en ce qui concerne l’adaptation aux contraintes climatiques?

Dans cette conférence, nous présenterons des reconstructions spatio-temporelles du climat pour des périodes typiques du passé où certaines civilisations méditerranéennes ont connu des stress importants et nous essayerons de fournir quelques pistes de réflexion sur ces corrélations.

Archives des conférences passées.

 

Le 28 Juin 2016     Cité des Associations, 93 la Canebière à 18h30

Cornel Popovici Chercheur et Médecin à l’Institut Paoli Calmette : Marseille

Oncologie, génétique et oncogénétique: coévolution des concepts et des techniques.

Le 28 Juin Cité des Associations, 93 la Canebière à 18h30

Cornel Popovici Chercheur et Médecin à l’Institut Paoli Calmette : Marseille

Oncologie, génétique et oncogénétique: coévolution des concepts et des techniques.

L’étude de l’espèce humaine (la génétique humaine) et de ses maladies (la génétique médicale) ont constitué des domaines d’étude de la génétique dès ses débuts comme science. Parmi les maladies, le cancer a occupé une place importante car une composante héréditaire avait été supposée suite à l’observation au cours des générations, dans la même famille, de plusieurs personnes avec la maladie. Par la suite, la mise en évidence d’anomalies chromosomiques récurrentes dans les cellules tumorales a permis de supposer que le cancer est une maladie génétique somatique. Les avancées importantes dans la compréhension du processus de transformation tumorale enregistrées au cours des dernières décennies, mettant en lumière le rôle des mutations somatiques et/ou germinales, ont permis l’émergence de l’oncogénétique, un nouveau domaine dans le champ de la génétique médicale.

L’aboutissement du Projet Génome Humain et l’essor des techniques d’analyse à grande échelle permettent aujourd’hui de décrypter le génome d’une tumeur. Comment les informations obtenues par ces nouvelles techniques d’analyse du génome sont elles utilisées par l’oncogénéticien ? Quelles sont les applications cliniques, diagnostiques et théranostiques, qui en découlent ? Quelles sont les questions éthiques qui émergent ? « Voilà quelques questions auxquelles nous essaierons de répondre au cours de cette conférence ». .

 

Le 19 avril 2016  Cité des Associations, 93 la Canebière à 18h30

La mort, insaisissable alien? Le point de vue d’un biologiste.
Par Abdel Aouacheria
Laboratoire de Biologie Moléculaire de la Cellule, Ecole Normale Supérieure de Lyon, UMR 5239 CNRS – UCBL – ENS Lyon

à voir sur tv.imbe :  http://tv.imbe.fr/portfolio_page/la-mort-insaisissable-alien-le-point-de-vue-dun-biologiste/

La mort est souvent perçue comme la négation de la vie, la vie comme l’antithèse de la mort. La biologie, par l’étude de la mort cellulaire, a permis de transcender ce manichéisme. La mort n’apparait plus comme extérieure à la vie, mais comme un processus tangible, à l’œuvre dans le vivant. Si la mort peut être créatrice, son dysfonctionnement peut aussi être la cause de pathologies mortelles (cancer). Ce discours biologique peut-il vraiment être étendu pour raisonner, en général, sur les relations entre la vie et la mort ? En quoi peut-il nous concerner, nous autres, pauvres mortels ?

 

16/2/2016 Cité des Associations, 93 la Canebière à 18h30

Fabrice Teletchea Université de Lorraine Laboratoire Domestication en Aquaculture

Demain , quels poissons dans nos assiettes ?

Depuis le début du XXe siècle, la population mondiale a quadruplé passant de 1,6 milliards d’êtres humains en 1900 à plus de 7 milliards en 2012. Un des défis majeurs de ce nouveau millénaire est de nourrir cette population qui est toujours à l’heure actuelle en forte expansion.

En ce qui concerne les produits aquatiques, la consommation mondiale actuelle s’élève à près de 19 kg/an. Contrairement aux produits terrestres, la consommation de protéines animales d’origine aquatique était assurée traditionnellement par les captures par pêche d’espèces sauvages dans le milieu naturel. Il y a encore un siècle, ces ressources semblaient inépuisables et par conséquent on pensait qu’aucune exploitation humaine ne pourrait altérer la formidable productivité des océans. Force est de constater que le mythe de la mer inépuisable est bel et bien derrière nous. En effet, stocks après stocks, les ressources s’épuisent et la quantité totale de poissons pêchés au niveau mondial au mieux stagne autour de 90 millions de tonnes par an voire diminue depuis la fin des années 1980 et ce malgré un effort de pêche toujours en croissance. Parallèlement à la stagnation des captures par pêche, l’élevage de poissons, connu sous le nom d’aquaculture, a fortement augmenté au cours des 60 dernières années, passant de 0,5 à plus 66 millions de tonnes en 2012. A l’heure actuelle l’aquaculture produit la même quantité de poissons destinée à la consommation humaine que les captures par pêche ! Ainsi, c’est une véritable révolution qui est en marche. D’après certaines prévisions, la majorité des poissons que nous consommerons dans les décennies à venir proviendra de plus en plus de l’élevage et non plus de captures dans le milieu naturel. Dans ce contexte, est ce que l’aquaculture va-t-elle réellement remplacer les captures par pêche et permettre de nourrir la planète, ou est-ce encore un nouveau mythe ?

Si vous avez la curiosité de regarder l’emballage des produits aquatiques que vous achetez, vous pourrez y lire le nom commercial officiel du poisson (le nom scientifique est parfois aussi présent), la provenance géographique et la méthode de production (pêche ou élevage). Vous serez alors frappé de la diversité des espèces que nous consommons ainsi que leurs origines, les produits venant du monde entier ! Par conséquent, les choix que nous faisons en tant que consommateur peuvent avoir des impacts écologiques, économiques et sociaux à des milliers de kilomètres de chez nous. Nous verrons en conclusion, que, en tant que consommateur, nous pouvons donc agir pour promouvoir une pêche et une aquaculture durable à travers la planète, en évitant le plus possible de renouveler les erreurs du passé, comme celles liées au développement agricole.

 

Le mardi 24 novembre 2015 Cité des Associations, 93 la Canebière à 18h30 aura lieu la conférence de M. Henri TACHOIRE

» 250 ans d’enseignement et de recherche scientifique en  Provence  »

Résumé:
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, dans l’université de la Provence établie à Aix, peu de place est faite à un haut enseignement scientifique ou à des travaux de recherche. Toute la science se bâtit en dehors des universités. La plupart des travaux sont effectués dans la cadre de l’Académie des sciences et de la trentaine d’académies établies en province. Celles-ci mettent au concours des sujets de recherche, le plus souvent appliquée. On évoquera ceux qu’à retenus l’académie de Marseille fondée en 1726. En 1793, la Convention supprime les universités et les académies des provinces.
Véritable ministère de l’Instruction publique, l’Université impériale est fondée en 1806, organisée en 1808. Des facultés de théologies, de droit, des lettres et – grande innovation à l’époque – des sciences mathématiques et physiques sont crées. Une faculté des sciences est établie à Marseille en 1854. Mais les crédits de recherche se feront attendre… A la chute du Second Empire, l’Université de France remplace l’Université Impériale. Il faut attendre 1896 pour que l’on retrouve des Universités en France : les corps de facultés d’un même ressort académique prennent alors le nom d’université. Le ressort de l’académie d’Aix devient l’université d’Aix-Marseille avec des facultés de droit, des lettres et des sciences.
On évoquera le grand développement de la faculté des sciences pendant tout le XXe siècle, la création de plusieurs écoles d’ingénieurs, de nombreux laboratoires de recherche ; certain rejoindront le CNRS.
En 1970, l’université d’Aix-Marseille est divisée en deux établissements, Aix-Marseille I et Aix-Marseille II… rejoints par Aix-Marseille III en 1973. Depuis l’année 2012, leur réunion est effective sous le nom d’Aix-Marseille Université.

 

Le mardi 16 juin 2015 Cité des Associations, 93 la Canebière à 18h30 aura lieu la conférence de M. Alain LECAVELIER

« les planètes extrasolaires: la découverte des nouveaux mondes »

Résumé:
Découvertes depuis une vingtaine d’années, on connait aujourd’hui près de 2000 planètes extrasolaires. Passée l’étape du dénombrement, les astronomes sont surpris par l’étonnante diversité de ces nouveaux mondes. Certaines des planètes connues sont déjà étudiées de manière très détaillée, en particulier grâce aux télescopes spatiaux comme le Télescope Spatial Hubble ou l’observatoire infrarouge Spitzer. Dans une configuration particulière, les planètes qui transitent devant leur étoile révèlent les secrets de leurs atmosphères. Et, les dernières découvertes nous montrent quantité de phénomènes inattendus.

Forts des succès de la dernière décennie, les astronomes sont déjà à la recherche d’autres Terres. Ils imaginent de nouveaux types de planètes: des planètes de lave issues de l’évaporation des atmosphères, ou des « planètes – océans ». Ils mettent au point les méthodes et construisent les instruments qui, dans un avenir proche, permettront d’identifier les mondes habitables ou de rechercher les signatures de la Vie.

Le mardi 31 mars 2015

Mme Silvana Condemi, paléoanthropologue, est Directrice de Recherches au CNRS, Responsable de l’équipe « Paléoanthropologie et Bioarchéologie » au sein de l’UMR 7268  (CNRS/Université d’Aix-Marseille/EFS) , ADES (Anthropologie Bio-Culturelle, Droit, Ethique et Santé) à la Faculté de Médecine de l’Université de Marseille

« Néandertal: de la paléoanthropologie à la paléobiologie »

Résumé

Dès la première découverte en 1856, les Néandertaliens ont bouleversé nos idées et soulevé de nombreuses questions.   Au début, il a fallu convaincre qu’il s’agissait bien d’hommes fossiles et non d’individus pathologiques. Puis, pendant plus de 120 ans, ce sont les particularités anatomiques, leur origine et  le statut phylogénétique des Néandertaliens qui ont fait l’objet de différentes hypothèses et même parfois d’âpres débats.

Pendant fort longtemps, les restes osseux et les dents mises au jour dans les sites préhistoriques étaient étudiés presque exclusivement  par l’anatomie comparée. Aujourd’hui, d’autres méthodes d’analyse et outils d’investigation (notamment tomographie, séquençage d’ADN et analyse des gènes) permettent de reconstituer non seulement l’aspect physique, mais également la biologie de ces humains fossiles.

Lors de cette conférence, Silvana Condemi se penchera sur les travaux des vingt dernières années et sur l’apport des nouveaux outils d’investigation pour la connaissance de la biologie de cette population fossile.

 

Le mardi 24 février 2015

M. Michel Martin, Docteur en médecine à Aix-en Provence et docteur en Préhistoire au Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris

» L’âge du renne dans la grotte Chauvet  »

Résumé:

Nous soulevons la question des datations concernant la grotte Chauvet. Celles qui sont annoncées à 32000 ans avant le présent, paraissent manifestement peu admissibles. Par le choix de deux espèces, le renne et le cerf géant aujourd’hui disparu, nous dégageons les arguments nécessaires pour le démontrer à partir du style des figures.

 

Le mercredi 5 novembre 2014
Alain MussetDirecteur d’études à l’ EHESS,
 » Science-fiction et villes du futur : de l’utopie au cauchemar « .
Résumé:

De Metropolis à Coruscant, la ville de science-fiction apparaît souvent comme
l’accomplissement inéluctable d’une série de problèmes et de dysfonctionnements
qui hypothèquent l’avenir des métropoles contemporaines : congestion, pollution, déficience des services urbains, dissolution du lien social, accroissement des inégalités économiques et des disparités spatiales, violence quotidienne…. En prenant comme exemple des mégapoles telles que New York, Tokyo, Calcutta, Mexico ou Saõ Paulo, écrivains, scénaristes et cinéastes d’anticipation imaginent des mondes où les villes sont devenues des organismes monstrueux qui écrasent les individus et détruisent les sociétés traditionnelles.

Selon un scénario qui semble écrit à l’avance et qui s’inscrit dans un futur plus ou moins proche, l’hyperconcentration des activités industrielles et commerciales et des densités de population excessives auront entraîné la disparition du lien presque mystique établi depuis les origines entre l’être humain et la nature, surtout si l’on se place dans l’optique d’un « développement urbain durable », cette formule magique utilisée de manière incantatoire pour masquer le vide des discours politiques.

Alors que les utopies urbaines et sociales semblent avoir fait long feu, des projets toujours plus fous d’éco-cités babyloniennes sont périodiquement remis au goût du jour par des architectes à la recherche du Paradis perdu. Cependant, de manière paradoxale, c’est finalement la science-fiction qui nous renvoie à la réalité d’aujourd’hui et de demain, une réalité à peine voilée par le brouillard du temps ou du l’espace.

Le mardi 24 Juin 2014
Stéphane Viollet, Chargé de recherche au CNRS, Institut des Sciences du Mouvement, CNRS/Aix-Marseille Université
La Biorobotique: quand l’homme s’inspire de la nature pour mieux la comprendre.
Les recherches récentes sur le comportement des animaux nous révèlent des solutions originales pour imaginer de nouveaux robots capables de résoudre en parfaite autonomie de nombreux problèmes : navigation terrestre, aérienne ou sous-marine, capture d’un intrus, actionnement d’une commande… La nature inspirerait-elle la robotique ? La robotique permettrait-elle de mieux comprendre la nature ?

 

Le 8  Avril 2014, à 18h30

Richard Cordaux, Chercheur CNRS à Poitiers
 Les gènes ne se transmettent pas uniquement par filiation.

 Résumé: La transmission des gènes de parents à descendants, également appelée transmission verticale, est un des piliers de la biologie évolutive moderne. Cependant, de nombreuses études ont montré que des gènes peuvent également être transmis entre des organismes qui ne sont pas apparentés, c’est-à-dire de manière « horizontale ». Chez les bactéries, les transferts horizontaux de gènes, impliqués par exemple dans la résistance aux antibiotiques, sont fréquents et les mécanismes et vecteurs sous-jacents sont bien connus. Chez les organismes multicellulaires, un nombre croissant de transferts horizontaux est aussi décrit, y compris entre des animaux, ou entre des animaux et des bactéries ou des virus. Au cours de cet exposé, je présenterai des exemples de gènes qui ont été transférés horizontalement au cours de l’évolution des animaux, des bénéfices évolutifs conférés par ces transferts, et des mécanismes et conditions qui permettent la réalisation de ces échanges génétiques en dehors des relations de filiation des individus.
 
le jeudi 13 Février 2014
 
Gaëlle Pontarotti, Doctorante en philosophie de la biologie
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne / IHPST
L’hérédité au-delà des gènes
Résumé :La distinction entre inné et acquis repose sur un postulat singulier, selon lequel il existe une frontière nette séparant la période au cours de laquelle un individu reçoit un ensemble de dispositions naturelles, et celle où ces dispositions sont actualisées, voire complétées, sous l’effet de l’environnement. Alors que la démarcation entre inné et acquis suscite époque après époque d’inextricables controverses, cette conférence sera l’occasion d’interroger l’éclairage que la biologie contemporaine peut apporter au débat. Autrement dit, la question sera de savoir si les données scientifiques confirment l’existence d’un point de rupture entre inné et acquis ou si elles tendent, au contraire, à mettre en cause une intuition largement partagée. Tandis que la dichotomie originelle fait de la naissance le moment où le « bagage naturel » est bouclé, la théorie de l’hérédité génétique situe ce point de rupture en amont du premier cri, lors de la fusion des gamètes parentaux. Traduisant l’innéité dans le langage de l’hérédité, la génétique semble ainsi confirmer l’existence d’une séparation franche entre inné et acquis, le premier étant codé dans la molécule stable que constitue l’ADN, le second dépendant d’un contexte fluctuant. Pourtant, nos conceptions pourraient être radicalement bouleversées à l’heure où l’hérédité n’est plus uniquement une affaire de gènes. La récente mise en lumière de mécanismes d’hérédité non génétiques :  épigénétiques, culturels, symbiotiques, etc.  intervenant à divers moments de la vie d’un individu semble en effet révéler l’obsolescence d’une authentique démarcation entre le temps de la dotation naturelle, ou héréditaire, et celui de la rencontre avec le monde. Ainsi, les découvertes relatives à l’hérédité plurielle pourraient priver les catégories d’inné et d’acquis de tout fondement scientifique, et confirmer la désuétude d’une distinction que tout un chacun établit spontanément.

Mardi 3 décembre 2013à 18 h 30

Jean Christophe LagierChercheur Médecin – IHU Marseille
 Résumé: Le microbiote digestif est un écosystème complexe composé de bactéries, virus, archaea et eucaryotes. La concentration bactérienne est maximale au niveau de l’extrémité distale du tube digestif (entre 1012 à 1014 bactéries par gramme de selles). La majorité des espèces bactériennes le composant appartient à 4 grands phyla : FirmicutesBacteroidetesActinobacteria et Proteobacteria. Sa composition est influencée par de nombreux facteurs tels que l’âge, le régime alimentaire, des facteurs génétiques ainsi que de nombreux facteurs extérieurs comme les antibiotiques ou les probiotiques. Son étude est d’un intérêt croissant dans la littérature scientifique avec près de 750 articles y étant consacrés en 2012. Des associations entre sa composition et différentes pathologies humaines comme la polypose ou le cancer colo-rectal, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, l’entérocolite ulcéronécrosante et les maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité ont été suggérées. Les outils pour étudier sa composition :Son étude a été possible tout d’abord exclusivement par méthodes de culture dans les années 70 avec en particulier les travaux de Moore et de Finegold qui avaient identifié un peu plus de 100 espèces différentes chez plus 20 personnes étudiées. Dans les années 90, les méthodes moléculaires et depuis le milieu des années 2000 les études de métagénomique ont peu à peu remplacé la culture. Cela a été synonyme d’une explosion de la connaissance et a ouvert la perspective de découvrir l’incultivable. On pensait en effet alors que 80% des espèces le composant étaient non cultivables. Depuis, cette voie a été exclusivement privilégiée et est ainsi devenue le gold standard dans l’étude de ce microbiote complexe. En conséquence, l’immense majorité des conclusions suggérées sur les relations entre le microbiote et les diverses pathologies l’ont été par les études indépendantes de la culture et principalement grâce à l’utilisation de la métagénomique. Cependant, de nombreux biais ont été décrits tel que les biais d’extraction, les biais d’amorces et de primers pouvant être responsable de résultats tout à fait différents à partir d’un même échantillon en fonction de la technique utilisée. Cela peut expliquer en partie qu’un certain nombre d’études ne sont pas reproductibles et amènent parfois même des résultats contradictoires quand elles sont réalisées par d’autres équipes. Microbial culturomics est basé sur l’utilisation d’un grand nombre de conditions de culture avec une méthode d’identification rapide par spectrométrie de masse MALDI-TOF, ou par amplification et séquençage de l’ARN 16S pour les colonies non identifiées. Actuellement, grâce à l’étude de 17 échantillons de selles différents (de personnes de provenance géographique différente, des patients traités par antibiotiques, de patients souffrant d’anorexie ou d’obésité ou de patients séropositifs pour le VIH) par culturomics, nous avons cultivé 535 espèces bactériennes différentes soit plus de 50% des espèces cultivées comme appartenant au tube digestif, dont 65 nouvelles espèces bactériennes et 260 espèces décrites pour la première fois à partir de du microbiote digestif. L’exemple des antibiotiques, du microbiote et de l’obésitéLes antibiotiques comme la tétracycline, les glycopeptides, les macrolides et à la pénicilline ont été utilisés depuis plus de 60 ans pour favoriser le gain de poids chez les animaux, avec une efficacité optimale chez les porcs et continuent d’être largement utilisé aux États-Unis. Des études pionnières ont montré que l’administration de tétracyclines chez les prématurés et des jeunes recrues militaires étaient associées à une prise de poids. Les macrolides, largement utilisés dans l’industrie des animaux, ont été associés à la prise de poids chez l’homme, en particulier pour l’azithromycine chez les enfants atteints de mucoviscidose dans des études randomisées contre placebo en double aveugle bien conçues. Il est cependant difficile de conclure avec certitude à partir de ces études, si les antibiotiques étaient associés à un gain de poids grâce à leurs effets bénéfiques sur la prévention ou le traitement d’infections bactériennes ou par un effet direct de manipulation du microbiote. Il est plausible qu’une combinaison de ces deux mécanismes est présente dans différents scénarios. En parallèle, il faut noter que des travaux récents ont montré une amélioration spectaculaire de l’état de santé de jeunes enfants souffrant de malnutrition sévère (syndrome de Kwashiorkor) après prescription d’antibiotiques. En résumé, les liens entre composition du microbiote, antibiotiques et probiotiques que ce soit chez les animaux ou l’homme restent en partie intrigants. ConclusionChaque outil utilisé pour l’étude du microbiote digestif permet d’obtenir des informations complémentaires, parfois contradictoires sur sa composition, ses relations avec l’hôte et son influence sur la santé humaine. La complémentarité des techniques et une approche exhaustive permettra à l’avenir de définir plus précisément les relations entre l’homme et son microbiote digestif.
Jeudi 27 juin 2013L’hérédité non génétique.Dr Etienne DANCHIN, Directeur du laboratoire de recherche Evolution et Diversité biologique, ToulouseRésumé: De nombreux biologiques appellent de leurs voeux l’avènement d’une « synthèse évolutive étendue » qui « moderniserait la synthèse moderne » de l’évolution. On considère généralement que l’information biologique est transmise à travers les générations uniquement par la séquence d’ADN, mais des arguments s’accumulent indiquant que l’hérédité génétique et non génétique, ainsi que les interactions entre ces dernières, ont des effets importants sur le résultat des processus évolutifs. Je passerai brièvement en revue les arguments en faveur de l’hérédité non génétique provenant des domaines intitulés l’épigénétique et la culture animale. Ces sujets ont des implications majeures dans divers domaines, y compris en médecine où ils pourraient influencer profondément les stratégies de recherche. Par exemple, l’hérédité non génétique pourrait expliquer une partie significative de l’une des énigmes majeures de la biologie moléculaire contemporaine, à savoir la question de l’héritabilité manquante, qui concerne de nombreuses maladies supposément génétiques. L’héritabilité manquante suggère plutôt que nous devrions abandonner le génocentrisme actuel en matière d’hérédité et adopter une perspective plus large qui inclurait l’hérédité non génétique dans une théorie étendue de l’évolution.
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GP Guiot 16-04-13le mardi 16 avril 2013Dr Joël GUIOTDirecteur de recherche au Centre Européen de Recherche etd’Enseignement des Géosciences de l’EnvironnementInteractions climat-sociètés en région méditerranéenne durant les derniers millénairesRésumé:Les changements climatiques actuels et futurs ont et auront un impact significatif sur nos ressources naturelles et agricoles.Le bassin méditerranéen a été un secteur clé d’interactions sociétés-environnement pendant des milliers d’années.Son histoire est riche d’événements où le climat était un déclencheur possible ou au moins une amplificateur du déclin ou du développement des sociétés.A contrario, l’expansion de ces sociétés a marqué les paysages qui sont en fait la résultante de cette double influenceanthropique et climatique.Parmi les périodes caractérisées par des stress climatiques, on peut citer la fin de l’âge du Bronze (3200 ans avant l’actuel), la fin de la période romaine, le Petit Age Glaciaire?Une combinaison d’études paléoclimatologiques et archéologiques est nécessaire pour comprendre ce type de corrélations.Il est également important de développer des approches de modélisation pour étudier l’évolution des sociétés en réponse au changement climatique à travers les ressources disponibleset leur capacité d’adaptation, le niveau de leur développement et leur prospérité.Même si le niveau de développement technologique actuel est assez différent de celui du passé, ces données fournissent une occasion de tester la capacité de nos modèles à répondre à certaines questions importantes: pourquoi certaines sociétés passées ont pu s’adapter, tandis que d’autres pas? Quels ont été les facteurs climatiques dominants pour les écosystèmes naturels et anthropiques à l’échelle des derniers millénaires? Comment ces changements affectent-ils les services écosystémiques, tels que ceux liés à la nourriture, les ressources forestières, l’eau, la biodiversité? Peut-on obtenir des informations utiles pour le changement présent et futur à partir de ces expériences passées, en particulier en ce qui concerne l’adaptation aux contraintes climatiques?Dans cette conférence, nous présenterons des reconstructions spatio-temporelles du climat pour des périodes typiques du passé où certaines civilisations méditerranéennes ont connu des stress importants et nous essayerons de fournir quelques pistes de réflexion sur ces corrélations.

Conférence du 12 février 2013,  présentée par Francis Hallé :, »La vie dans la forêt équatoriale »

Je commencerai par comparer les forêts de nos régions avec celles des régions tropicales, en attirant l’attention sur les contraintes différentes auxquelles les plantes et les animaux de ces forêts doivent faire face : contraintes physiques dans les régions tempérées, contraintes biotiques entre les tropiques.

Je mettrai ensuite l’accent sur un mécanisme évolutif particulièrement développé entre les tropiques : la coévolution Plantes-Animaux. L’exemple du couple Heliconius-Passiflora montre que la coévolution est une efficace source d’espèces nouvelles, ce qui explique la richesse biologique caractéristique des forêts des très basses latitudes et notamment des canopées de ces forêts.

Conférence du 11 décembre 2012,  présentée par Frédéric Thomas, Docteur en Génétique et Evolution des Maladies Infectieuses à l’IRD de Montpellier.,

Cet exposé est une introduction au thème « Évolution et Cancer » et se déroulera en deux parties : 1- Origine infectieuse du cancer, 2- Dynamique évolutive du cancer. Partie 1- L’identification des pathogènes susceptibles de faire basculer nos cellules dans le cancer est un aspect clé dans la lutte contre le cancer pour une raison simple : comme la plupart des infections peuvent être évitées par des traitements ou des vaccins, l’élimination des pathogènes oncogènes devraient éliminer dans la foulée les cancers qu’ils induisent. Au début des années 70, on estimait à 1% le nombre de cancers d’origine parasitaire ou virale. L’Organisation Mondiale de la Santé admet aujourd’hui que 20% des cancers sont dus à des agents infectieux, en particulier des virus à ARN et ADN et des bactéries. Par exemple, le carcinome hépatocellulaire, le cancer de l’estomac et le cancer du col de l’utérus sont largement attribuables aux virus B et C de l’hépatite, à la bactérie Helicobacter pylori et aux papillomavirus, respectivement. Certains chercheurs estiment que l’on sous estime encore grandement l’influence des agents infectieux dans l’induction du cancer. Cette perspective sera présentée et discutée sous un angle évolutif. Partie 2- Le cancer est un processus d’évolution clonale à l’intérieur de l’organisme, et comme tout processus évolutif digne de ce nom il s’effectue selon des lois Darwiniennes. Bien que les premiers articles présentant le cancer sous cet angle datent du milieu des années 70, c’est seulement depuis peu de temps que l’on réalise combien cette vision permet de mieux comprendre le développement des cancers, leur prévention et même l’amélioration des thérapies. Pourquoi la sélection naturelle n’a pas réussi a totalement éliminé notre vulnérabilité au cancer ? Les habitants des pays du sud vont-ils avoir plus de cancers à l’avenir ? Quels sont les points communs entre les métastases et les espèces invasives ? Pourquoi des traitements anticancéreux peuvent fonctionner dans un premier temps et devenir inefficaces par la suite ? En quoi le fait de considérer une tumeur comme un écosystème peut donner des nouvelles idées de traitements ? Voila quelques exemples des questions qui seront abordées. Enfin, cet exposé sera l’occasion de faire le point sur où nous en sommes sur le thème « Evolution et Cancer » au niveau international. 

Conférence du mardi 19 juin 2012 présentée par le Docteur Philippe Huneman.

Arbre de la vie, sélection et adaptation 150 ans après Darwin.

Philippe Huneman

Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (CNRS/Université Paris I Sorbonne)

En 1859, dans L’origine des espèces, Charles Darwin proposait deux idées qui définissent depuis lors le cadre des sciences biologiques : l’ensemble des vivants constitue une unique famille qui s’ordonne en un grand Arbre de la vie, lequel part des premières cellules vivantes et se ramifie jusqu’aux espèces les plus complexes ; la cause de l’évolution des espèces est principalement la « sélection naturelle », qui explique l’adaptation des organismes à leurs environnements. Si, aujourd’hui, les biologistes ne remettent plus en cause ni la dimension phylogénétique, c’est-à-dire l’historicité des phénomènes vivants, ni la réalité du processus de sélection naturelle, néanmoins la vision de l’arbre de la vie, de la nature de la sélection naturelle et de sa portée, a évolué et s’est diversifiée: nourrie des avancées successives de la génétique, de la biologie moléculaire, de la génomique, de la paléontologie et de l’écologie, la biologie évolutive contemporaine a approfondi ces deux thèses darwiniennes majeures dans plusieurs directions qui se retrouvent parfois en tension.

En effet, si la théorie classique reposait sur une synthèse de la génétique mendélienne et de la pensée darwinienne opérée dans les années 1930-1950, nommée « théorie synthétique de l’évolution », ces dernières années ont de fait vu naître de nombreux essais de « nouvelle synthèse », par exemple ceux du paléontologue S.J.Gould, des théoriciens du développement (Evo-Devo), ou d’écologues spécialistes de biodiversité.

La conférence tentera de reconstruire les alternatives majeures qui s’offrent aujourd’hui à nous en ce qui concerne la forme de la phylogénèse et le rôle de la sélection naturelle. Nous commencerons par esquisser la position originelle de Darwin sur ces questions, en soulignant son engagement en faveur du pluralisme dans l’explication biologique. Nous exposerons ensuite les changements récents dans la perception de l’arbre de la vie, et les schémas phylogénétiques les plus plausibles qui tendent à s’y substituer : réseaux, buissons etc. Nous aborderons enfin le rôle de la sélection naturelle, en schématisant les positions théoriques générales qui proposent une explication de l’adaptation des organismes comme de la diversité des espèces (et de l’unité sous-tendant cette diversité), et en les situant par rapport à ce qu’aurait été la position darwinienne telle qu’elle apparaît au chapitre 6 de l’Origine.

Conférence du mardi 24 Avril 2012: La Mythologie originelle : L’Art des Grottes ornées.

Michel Martin, Docteur en médecine à Aix en Provence

Docteur en Préhistoire au Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris.

Résumé:

La Mythologie originelle: L’art des grottes ornées qui, entre moins 32000 BP (before present) et moins 11000 BP, a constitué, par l’inscription d’une iconographie foisonnante sur les parois des cavernes, la première préoccupation « spirituelle » exprimée par et dans l’art par l’homo sapiens sapiens qui s’établit en Europe de l’ouest à cette époque.

Conférence du Jeudi 16 Février 2012: S’adapter ou mourir? Les conséquences du changement climatique sur les populations naturelles.

Présentée par Didier Aurelle, Maître de Conférences – Centre d’Océanologie de Marseille / UMR 6540 DIMAR. CNRS Station Marine d’Endoume.

Résumé:
Le changement climatique en cours aura potentiellement des conséquences importantes sur les sociétés humaines. Cette modification de grande ampleur est également déjà perceptible au niveau des écosystèmes naturels aussi bien en milieu terrestre que marin. Ceci est aussi vrai en région méditerranéenne comme le montrent notamment les récents évènements de mortalités massives qui ont affecté plusieurs espèces d’animaux marins au niveau des Calanques. La vitesse et l’amplitude de telles modifications de leur milieu de vie constituent un défi pour les espèces concernées : pourront-elles s’adapter à ces nouvelles conditions ? La présentation de divers exemples d’impacts biologiques et écologiques du changement climatique sur les espèces sauvages, permettra de s’interroger sur les différentes facettes de l’adaptation des êtres vivants à des environnements qui varient dans l’espace et dans le temps. Cette problématique constitue un élément central pour appréhender les conséquences possibles du changement climatique. Elle constitue également un élément important pour comprendre comment les êtres vivants évoluent.
 Conférences de 2007 à 2001.
Préhistoire et nouveaux outils présentée par Gaspard Guipert

Docteur en Paléoanthropologie, spécialisé dans la reconstruction tridimensionnelle

Jeudi 1er décembre 2011 à 18 h.

 

La paléomicrobiologie au service de la connaissance des maladies infectieuses épidémiques présentée par le Docteur Michel Drancourt.

Jeudi 16 juin 2011 à 18 h

Conquête de l’environnement terrestre par les vertébrés 

présentée par le Docteur Michel Laurin

UMR 7207 (CNRS/MNHN/UPMC), Department ‘Histoire de la Terre’, CP 48, 43 rue Buffon, F-75231 Paris Cedex 05, France

Mardi 5 avril 2011 à 18 h

Qui sommes nous ?

présentée par le Docteur Claude Touzet
Maître de conférences en Sciences Cognitives LNIA – UMR6149 CNRS / Université de Provence.

Jeudi 10 février 2011 à 18 h


A la recherche de la vie extraterrestre: un voyage exobiologique dans le système solaire.

présentée par François Raulin.

LISA – IPSL / CNRS, UPEC-Université Paris Diderot & SFE.

Jeudi 2 décembre 2010 à 18 h


« Peut-on prédire l’évolution? »

présentée par Virginie Orgogozo.

Chercheur à l’Institut Jacques Monod

Mercredi 9 juin 2010

« Robots et Avatars : l’évolution au bord du chaos »

Présentée par le Docteur Jean-Claude Heudin

1er avril 2010

« De la diversification des galaxies : quand Hubble rencontre Darwin »

Présentée par le Docteur Didier Fraix-Burnet

3 février 2010

« De l’art des cavernes aux vestiges d’une espèce éteinte, une exploration de la Grotte Chauvet »

Présentée par le Docteur Jean-Marc Elalouf

26 novembre 2009

«Naissance, mort et évolution divergente : les différents scénarios évolutifs des gènes de la reproduction »

Présentée par le Docteur Philippe Monget

23 juin 2009

« Evolution Biologique : Application à la médecine et aux biotechnologies »

Présentée par Pierre Pontarotti, directeur de Recherche au CNRS.

26 mars 2009

« Le peuplement préhistorique de l’Europe »

Présentée par Dominique Grimaud-Hervé, Professeur au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.

9 décembre 2008

« Les origines de la vie »

Présentée par le Docteur Marie-Christine Maurel, Professeur à l’Université Pierre et Marie-Curie, Parus IV.

13 mai 2008

« L’évolution Biologique au cœur de la médecine »

Présentée par le Docteur Bernard Swynghedauw, Docteur en médecine, Docteur ès sciences, Membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine.

13 décembre 2007

 

Dixhuitième EBM

Pour la dixhuiitème édition du Congrès international Evolutionary Biology Meeting at Marseilles (EBM), l’AEEB recevra 150 chercheurs de nationalités différentes.

Les principaux sujets abordés lors du congrès sont :

  • Evolutionary Mechanisms,
  • Molecular Evolution,
  • Biodiversity and Evolution,
  • Concepts,
  • Evolutionary Biology Concepts,
  • Evolution of Complex Traits. 

    Pour plus d’informations, consultez le site internet du congrès:

    http://sites.univ-provence.fr/evol-cgr/

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Bienvenue sur le nouveau site de l’Association pour l’Etude de l’Evolution Biologique (AEEB)!

Localisée à Marseille, l’AEEB est une association loi 1901 qui a pour objectif la diffusion de la connaissance en général et l’évolution biologique en particulier.

Sur ce site internet, vous pourrez découvrir les actions que nous menons tout au long de l’année pour mener à bien cette mission.

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